Sainte Cécile

La légende de Sainte Cécile



Issue d'une noble famille romaine, elle voua sa vie très jeune à Dieu et fit vœu de virginité. Arrivée en âge de se marier, ses parents lui choisissent Valérien pour époux, un païen. Après plusieurs jours de prière et de jeûne, arrive la nuit de noces : elle révèle son secret à Valérien, et lui demande de respecter sa virginité, ainsi que de se convertir.

La Légende dorée de Jacques de Voragine rapporte ainsi les paroles de sainte Cécile : « J'ai pour amant un ange qui veille sur mon corps avec une extrême sollicitude. S'il s'aperçoit le moins du monde que tu me touches, étant poussé par un amour qui me souille, aussitôt il te frappera, et tu perdrais la fleur de ta charmante jeunesse ; mais s'il voit que tu m'aimes d'un amour sincère, il t'aimera comme il m'aime, et il te montrera sa gloire. »

Valérien, maîtrisé par la grâce de Dieu, lui répondit: « Si tu veux que je te croie, fais-moi voir cet ange, et si je m'assure que c'est vraiment un ange de Dieu, je ferai ce à quoi tu m'exhortes ; mais si tu aimes un autre homme, je vous frapperai l'un et l'autre de mon glaive. »

Après lui avoir fait lire l'évangile selon Luc et après qu'il a renoncé aux idoles, il se convertit. Elle le conduit alors au pape Urbain qui le prépare au baptême et le baptise à Pâques.

Le frère de Valérien, Tiburce, se convertit à son tour, et un ange lui annonce qu'ils arriveront tous deux auprès du Seigneur avec la palme du martyre. Cécile répond à Tiburce qui exprime ses craintes de mourir : « Si cette vie était la seule, ce serait avec raison que nous craindrions de la perdre : mais il y en a une autre qui n'est jamais perdue, et que le Fils de Dieu nous a fait connaître. Toutes les choses qui ont été faites, c'est le Fils engendré du Père qui les a produites. Tout ce qui est créé, c'est l'Esprit qui procède du Père qui l'a animé. Or, c'est ce Fils de Dieu qui, en venant dans le monde, nous a démontré par ses paroles et par ses miracles qu'il y a une autre vie. »

Valérien et Tiburce s'emploient à donner des sépultures aux corps des martyrs que le préfet Amalchius faisait tuer comme criminels, et brûler. Jusqu'au jour où ils sont dénoncés. (En effet, à l'époque les chrétiens n'étaient pas recherchés, mais s'ils étaient dénoncés on les forçait à renier leur foi et à adorer les dieux des Romains.)

Ils proclament au préfet : « Nous supportons maintenant l'ignominie et le labeur ; mais plus, tard, nous recevrons la gloire et la récompense éternelle. Quant à vous, vous jouissez maintenant d'une joie qui ne dure pas, mais plus tard, aussi, vous ne trouverez qu'un deuil éternel. » Le préfet répond : « Ainsi nous, et nos invincibles princes, nous aurons en partage un deuil éternel, tandis que vous qui êtes les personnes les plus viles, vous posséderez une joie qui n'aura pas de fin ?

— Vous n'êtes que de pauvres hommes et non des princes, nés à notre époque, qui mourrez bientôt et qui rendrez à Dieu un compte plus rigoureux que tous.
— Pourquoi perdre le temps, en des discours oiseux ? Offrez des libations aux dieux, et allez-vous-en sans qu'on vous ait fait subir aucune peine. »

Les saints répliquèrent : « Tous les jours nous offrons un sacrifice au vrai Dieu. » Ainsi, reprit le préfet : « Jupiter, ce n'est pas le nom d'un dieu ?

— C'est le nom d'un homicide et d'un corrupteur.
— Donc, tout l'univers est dans l'erreur, et il n'y a que ton frère et toi qui connaissiez le vrai Dieu ?
— Nous ne sommes pas les seuls, car il est devenu impossible de compter le nombre de ceux qui ont embrassé cette doctrine sainte. »

Au terme de ce procès, les saints furent livrés à la garde de Maxime. Celui-ci tente de les sauver une dernière fois de la mort : « Ô noble et brillante fleur de la jeunesse romaine ! Ô frères unis par un amour si tendre ! Comment courez-vous à la mort ainsi qu'à un festin ? »

Valérien lui dit que s'il promettait de croire, il verrait lui-même leur gloire après leur mort. « Que je sois consumé par la foudre, dit Maxime, si je ne confesse pas ce Dieu unique que vous adorez quand ce que vous dites arrivera ! » Alors Maxime, toute sa famille et tous les bourreaux crurent et reçurent le baptême d'Urbain qui vint les trouver en secret. Valérien et Tiburce furent décapités, et Maxime fouetté à mort. Cécile obtient l'autorisation de les enterrer (au lieu de les brûler) dans un tombeau de la voie Appienne et non dans les catacombes (cimetières souterrains).

Cécile se sent menacée, mais sa foi est plus forte que sa peur et elle continue d'évangéliser chez elle et dans les jardins du mont Palatin. Le pape Urbain vient célébrer l'eucharistie chez Cécile pour ce groupe de chrétiens.

Un jour, elle est arrêtée et le juge la condamne à être décapitée en public, chez elle. Comme elle est belle et noble, les bourreaux lui demandent de changer d'avis. Elle répond : « Ceci n'est point perdre sa jeunesse, mais la changer ; c'est donner de la boue pour recevoir de l'or ; échanger une vile habitation et en prendre une précieuse : donner un petit coin pour recevoir une place brillamment ornée. Si quelqu'un voulait donner de l'or pour du cuivre, n'y courriez-vous pas en toute hâte ? Or, Dieu rend cent pour un qu'on lui a donné. Croyez-vous ce que je viens de vous dire ? — Nous croyons, répondirent-ils, que le Christ qui possède une telle servante, est le vrai Dieu. » On appela l'évêque Urbain et beaucoup de personnes furent baptisées.

Voici les paroles que Sainte Cécile a pu adresser au préfet Almachius lors de sa condamnation :

— Amalchius : D'où te vient tant de présomption en me répondant?
— Cécile : D'une conscience pure et d'une conviction sincère.
— Ignores-tu quel est mon pouvoir ?
— Ta puissance est semblable à une outre remplie de vent, qu'une aiguille la perce, tout ce qu'elle avait de rigidité a disparu.
— Tu as commencé par des injures et tu poursuis sur le même ton !
— On ne dit pas d'injure à moins qu'on n'allègue des paroles fausses. Démontre que j'ai dit une injure, alors j'aurai avancé une fausseté : ou bien, avoue que tu te trompes, en me calomniant; nous connaissons la sainteté du nom de Dieu, et nous ne pouvons pas le renier. Mieux vaut mourir pour être heureux que de vivre pour être misérables.
— Pourquoi parles-tu avec tant d'orgueil?
— Ce n'est pas de l'orgueil, mais de la fermeté.
— Malheureuse, ignores-tu que le pouvoir de vie et de mort m'a été confié?
— Je prouve, et c'est un fait authentique, que tu viens de mentir: Tu peux ôter la vie aux vivants; mais tu ne saurais la donner aux morts. Tu es un ministre de mort, mais non un ministre de vie.
— Laisse là ton audace, et sacrifie aux dieux.
— Je ne sais où tu as perdu l'usage de tes yeux : car les dieux dont tu parles, nous ne voyons en eux que des pierres. Palpe-les plutôt, et au toucher apprends ce que tu ne peux voir avec ta vue.

Sainte Cécile se met à chanter en attendant le coup de hache du bourreau, mais ce dernier, après trois tentatives infructueuses, la laisse agoniser durant trois jours (la loi romaine interdisait le quatrième coup). Elle confie tous ses biens au pape Urbain et lui recommande ceux qu'elle a converti, ainsi que sa maison pour en faire une église : elle subsiste aujourd'hui, c'est l'Église Sainte-Cécile-du-Trastevere, à Rome.

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